« Il est prouvé que les périodes plus chaudes étaient des périodes de prospérité ; il n’y a qu’à voir les recherches d’Emmanuel Leroy Ladurie »

 

Réponse : Il y a effectivement eu quelques périodes relativement chaudes il y a 7000 ans, il y a 4000 ans, 2000 ans et entre 800 et 1400 de notre ère. Rien ne dit cependant qu’elles étaient plus chaudes que les températures depuis la fin du XXe.

Observons les liens histoire et climat mis en évidence par Emmanuel Leroy-Ladurie. On voit que si des années froides peuvent être associées à une moindre production agricole, des étés trop chauds et secs peuvent provoquer également une baisse de production du blé par échaudage, ou des stress hydriques peuvent avoir des conséquences désastreuses. En fait il montre que la production agricole est davantage associée à la succession des températures et des précipitations tout au long des mois de l'année qu’à une température globale sur l’année. Les agriculteurs le confirmeront.

Sur le long terme l’évolution historique et climatique montre bien qu’on ne peut pas associer la prospérité économique au réchauffement. Bien au contraire, la température n’a cessé de baisser depuis le début du néolithique, ou depuis les années 1200 jusqu’au XIXe. Certes l’histoire n’est pas linéaire, mais le refroidissement progressif pendant ces deux périodes a été associé globalement à des progrès importants des civilisations. L’humanité a connu des progrès considérables depuis le début du néolithique alors que le climat se refroidissait lentement. De même, depuis 1200, l’Europe a pu vaincre les famines, puis les disettes et a connu une expansion économique très importante … pendant que le climat se refroidissait.

C’est donc le contraire qui est vrai !

 

De plus, le problème ne provient pas tant du réchauffement que de la rapidité de celui-ci.

Jamais on n’aura observé un changement climatique aussi rapide. Or les écosystèmes reposent sur un équilibre. Si le climat change suffisamment doucement, il leur est possible de s’adapter, mais s’il change trop vite, les espèces ne peuvent s’adapter et disparaissent. Même chose pour les sociétés : si le Groenland et la Sibérie verdissent et que des zones entières de la Hollande, de la Floride ou du Bangladesh sont inondées, ou deviennent salées à cause de la hausse du niveau des mers, mais que ces changements s’étalent sur plusieurs millénaires, les sociétés et les écosystèmes pourront s’adapter. Les déplacements de centaines de millions de personnes sur des millénaires pourraient alors peut-être se faire en douceur. Mais si cela a lieu trop rapidement, comme aujourd’hui, les infrastructures, les villes, les pratiques agricoles ou les pays les plus touchés ne pourront pas suivre.