Des arguments forgés de longue date

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Il n’est pas toujours facile de parler à un climatosceptique. Même un individu relativement bien informé se trouvera pris de court face à une série d’arguments assez bien conçus, adaptés à son public, et qu’il aura du mal à déjouer s’il n’est pas climatologue lui-même. Dénouer des arguments soigneusement élaborés qui mêlent mauvaise foi et demi-vérités scientifiques n’est pas toujours simple.

Les arguments climatosceptiques n’ont pas été forgés par vos interlocuteurs.

Ils sont le produit d’une vingtaine d’années d’élaboration. Claude Allègre, par exemple, s’est bien souvent contenté de reprendre les mensonges et les vérités tronquées élaborés soigneusement par des think tanks liés aux industries fossiles.

Cette désinformation a débuté vers les années 1990, lorsque le premier rapport du GIEC concluait à une première certitude : que l’augmentation des émissions de GES causée par les activités humaines allait provoquer un réchauffement climatique aurait un impact considérable sur la société.

On trouve désormais outre-Atlantique plusieurs ouvrages relatant la manière dont des agences spécialisées, financées par des industriels, ont élaboré des stratégies en utilisant les méthodes, et souvent les mêmes acteurs, que celles utilisées par l’industrie du tabac à partir des années 60 (Les Marchands de doute, N. Oreskes et E. Conway). Les scientifiques commencent à s'organiser : une association de scientifique a conduit une enquête sur ce phénomène (Top US companies shelling out to block action on climate change, Guardian, 30/05/12). Certaines firmes comme Exxon ont été forcées d’arrêter des financements trop voyants. Ce qui ne les a pas empêchés de continuer à le faire de manière plus discrète (ExxonMobil continuing to fund climate sceptic groups, records show, Guardian, 01/07/09). D’autres firmes de toutes façon prennent le relais.

C’est pourquoi même si votre interlocuteur possède peu de connaissances scientifiques, il pourra facilement employer des arguments difficiles à réfuter et susceptibles de semer le doute. Il suffira qu’il aille faire un tour sur le web pour consulter la myriade de blogs exposant ces arguments mis au point par des scientifiques non climatologues et par des agences spécialisées.

Or pour comprendre le bien-fondé ou le caractère erroné de ces arguments, pour savoir comment y répondre, il faudrait passer un temps considérable à les comprendre, à dénouer le vrai du faux ou pour acquérir les connaissances nécessaires. Un travail certes intéressant, mais qui peut prendre beaucoup de temps

Nous avons pensé qu'en dressant la liste de ces objections avec leur réponses, cela aiderait à gagner du temps.

Une stratégie éprouvée : semer le doute

L’effet recherché : semer le doute… Le doute peut suffire à empêcher ou à retarder des mesures difficiles à prendre. C’est cette stratégie qui a été suivie naguère par l’industrie du tabac pour nier son impact sur la santé, et elle a été très efficace.

Il nous a donc semblé utile de réunir en un même endroit l’ensemble des arguments employés par les climatosceptiques ainsi que les réponses que l’on peut faire d’après les connaisances scientifiques. À chacun de se faire une opinion bien sûr. Il sera peut-être utile aux lecteurs de creuser par la suite certains domaines, de vérifier et de réfléchir par soi-même à la logique des argumentations.

Néanmoins cette liste d’arguments climatosceptique permettra de faire le point face à des arguments parfois déroutants. On est plus convainquant et on est plus convaincu soi-même quand on comprend mieux la valeur des arguments utilisés.

Nous nous sommes largement inspiré de la page web « How to talk to a climate skeptic » du Canadien Coby Beck, que nous avons adapté pour l’occasion. Ce site contient des arguments remarquables ; nous les avons parfois repris et parfois résumés ou modifés, en nous référant à des documents scientifiques de référence :

 

Liste des arguments climatosceptiques : objections et réponses