En l'état actuel du réseau, des technologies et des contraintes de coût, les gestionnaires des réseaux électriques disent généralement que la part des énergies "intermittentes" comme le photovoltaïque et l'éolien peuvent atteindre 20% de la consommation électrique, guère davantage. Nous disons bien en part de la consommation. Par exemple l'Irlande produit beaucoup d'éolien mais elle en exporte beaucoup, tandis qu'elle importe de l'électricité conventionnelle pour équilibrer son réseau minute par minute. Ce qui fait que la part de l'éolien dans sa consommation est beaucoup moins importante.
20% pour l'éolien et le photovoltaïque en France et en part de la consommation, c'est déjà beaucoup et on en est encore loin.
Or selon un article de Médiapart du 08 avril 2015 rapporté par le Monde le 09 avril, un rapport de l'Ademe affirme qu'il sera possible d'atteindre 80% d'énergie intermittente en 2050 et 100% d'énergie renouvelable pour ce qui est de l'électricité. Et pour un coût comparable à la solution nucléaire (cela, nos lecteurs le savaient déjà). Ce rapport, qui devait être publié à la mi-avril 2015, a apparemment vu sa sortie repoussée, ce qui crée la polémique.
Un rapport qui a pourtant nécessité d'importants moyens de recherche apparemment. Nous ne l'avons pas encore lu, mais il est disponible en téléchargement ici : Ademe - Vers un mix électrique 100% renouvelable.
"On" ne voudrait pas qu'il soit pas publié. Vraiment ? Et bien c'est raté.
Bonne lecture...
PS : Un petit résumé quand nous l'aurons lu. À première vue, le rapport mise sur l'augmentation des capacités de stockage (STEP : de 5GW actuellement à 7GW, 12 GW de stockage court terme type batterie ou air comprimé, 17 GW de stockage gaz de synthèse), une légère surcapacité des énergies intermittentes (3% de la production totale), le pilotage de la demande. La plus grande part de l'énergie est fournie par l'éolien terrestre et le photovoltaïque au sol. En plus des moyens de stockage et de la gestion de la demande, la filière bois et l'hydraulique lac (pilotables) complètent la régulation. L'hydraulique au fil de l'eau, la géothermie et l'incinération d'ordures (non pilotables) assurent une production régulière permanente. En termes de coût, la solution la moins onéreuse serait 80% d'ENR à 113 €/MWh, moins cher que 40% de nucléaire et 40% d'ENR à 117 €/MWh. 100% d'ENR reviendrait à 119 €/MWh. Ce qui serait intéressant serait de savoir quel chemin, depuis aujourd'hui et année par année, permettrait d'y parvenir. Autrement dit, que faire maintenant ?